Il aura été de mars 2012 à Août 2013, le Coordonnateur Résident et humanitaire des Nations Unies et Représentant-Résident du PNUD au Mali. En fin de mission, Aurélien Agbénonci, aura reçu les honneurs de la nation malienne : ce fut à la faveur d’une décoration par le chef de la diplomatie, Tiéman Hubert Coulibaly. Aurélien Agbénonci, par la qualité du travail qu’il a effectué et de l’engagement qui a été le sien au service du développement du Mali, a été élevé au rang d’Officier de l’Ordre National. Ce fut au cours d’une cérémonie sobre mais empreinte d’émotion au Ministère des Affaires étrangères à Bamako, le mardi 30 Juillet 2013.

Tiéman Coulibaly, par des phrases dépouillées de toute circonlocution et émanant du cœur, dans une simplicité toute fraternelle, dira des mots essentiels qui résument à eux seuls, la personnalité et le sérieux du récipiendaire : « Cher ami, vous vous apprêtez à nous quitter, nous retenons vos efforts inlassables pour soulager les souffrances de nos populations, la signature sous votre impulsion du Cadre conjoint des Nations Unies d’appui à la transition, les nouveaux défis consécutifs à la situation sécuritaire qui avaient une prévision budgétaire d’environ 93 milliards de FCFA »
Très touché par cette gratitude qui à l’évidence n’étaient point inspirée  les impératifs du protocole, Monsieur Agbénonci, appréciera avec la même simplicité la démarche du ministre, et partant, celle de l’ensemble de l’état malien et rendra un hommage à la
démocratie malienne en marche et qui venait de s’illustrer par des consultations électorales dont peu de gens avaient pu parier du succès : « J’ai été très fier de voir le peuple malien voter dans le calme et la sérénité, cela réjouit le cœur du modeste fonctionnaire que je suis, la bonne tenue de ces élections est une fierté pour le Mali mais aussi pour l’Afrique ; je reste certes préoccupé par la situation humanitaire et sécuritaire mais je réjouis par le travail accompli avec l’équipe – qui continuera- pour soulager les souffrances des populations.. »
Monsieur Aurélien Agbénonci a par ailleurs déclaré : « Je suis très honoré de cette décoration que je remettrai fièrement au Secrétaire Général des Nations Unies. »
C’est un haut fonctionnaire des Nations Unies, de nationalité béninoise que le
gouvernement malien venait ainsi de décorer en prenant, au bout de quelques mois seulement, la mesure de son professionnalisme, de son sens des responsabilités et de son
engagement aux côtés des plus souffrants et des victimes silencieuses des déséquilibres des sociétés, surtout quand celles-ci sont absorbées dans la spirale des crises cruelles telles que la guerre ou la famine.
Avant d’être remarqué par les Nations Unies et d’en devenir l’un des fonctionnaires les plus prestigieux, Monsieur Agbénonci s’est impliqué dans le processus de démocratisation de son pays natal, le Bénin, à travers différentes responsabilités exercées au sein du Centre
panafricain de prospective sociale. Il dispose depuis d’une expérience internationale de plus de vingt-cinq ans dans le contexte du développement, incluant des pays en situation de conflit ou de post conflit.
Diplômé en droit commercial international (DESS à l’Université de Paris X, Nanterre,
France), Monsieur Agbénonci possède une maîtrise en droit des affaires (Université
de Dakar, Sénégal) et un DEA en sciences de l’environnement (Institut des sciences de
l’environnement, Dakar, Sénégal). Il est également ancien auditeur de l’Académie de droit
international de La Haye aux Pays-Bas. Comme en Côte d’Ivoire, au Congo-Brazzaville, au Burundi, au Cameroun et au Rwanda pour ne citer que ces pays, Aurélien Agbénonci a laissé dans le cœur des politiques et du peuple malien le souvenir d’un homme préoccupé par les objectifs de sa mission, imprégné des souffrances vécues par les populations du Nord dans l’isolement dans lequel les a subitement confinés une occupation absurde, obscurantiste et délibérément cruelle. Cet homme consciencieux, travailleur et généreux est de l’avis de plusieurs, l’une des consciences majeures de notre époque et l’une des espérances certaines de notre pays, le Bénin, en proie aux tourmentes et au désarroi. Un homme du côté duquel il faudrait apprendre à regarder.

Philippe d’Almeida